Les scénarios Transitions 2050 de l’ADEME
L’ADEME, l’Agence de la transition écologique, a réalisé une étude prospective donnant lieu à quatre scénarios dans lesquels notre société atteint la neutralité carbone d’ici 2050. Chaque scénario aborde des aspects concrets du quotidien, tels que l’alimentation, l’habitat, la mobilité des personnes et des marchandises, la gouvernance ou encore l’industrie. Le volet des mobilités, central dans ces scénarios, a été approfondi par nos partenaires Enerdata et In Numeri.
Enerdata a produit une adaptation des scénarios au territoire des Hauts-de-France sur le sujet de la mobilité, et In Numéri en a chiffré les conséquences sur l’emploi dans la région. Les équipes d’Auxilia ont orchestré la participation citoyenne des habitant.es du territoire.
Les scénarios proposés se déclinent en quatre trajectoires distinctes.
- Le premier « Génération frugale » envisage une transition principalement orientée vers la sobriété où la réduction des consommations prime, sans recours aux technologies de capture et stockage du carbone.
- Ensuite, le scénario intitulé « Coopérations territoriales » repose sur une transformation sociétale guidée par une gouvernance partagée et une collaboration accrue entre les territoires.
- Le troisième scénario « Technologies vertes » met l’accent sur l’innovation et les solutions technologiques pour décarboner les systèmes énergétiques.
- Enfin, le dernier « Pari réparateur » mise sur la capacité de la société à restaurer les équilibres sociaux et écologiques grâce à des investissements matériels et financiers, avec pour objectif de maintenir un environnement vivable.
Le rôle d’Auxilia, accompagné d’Aurélien Bigo spécialiste de la transition énergétique dans le domaine des transports : rendre ces scénarios plus accessibles aux citoyen.nes de la région. Un panel de ces habitant.es, recruté par notre partenaire Squada, s’est réuni le 21 septembre dernier. L’enjeu : comment faire atterrir des scénarios techniques calculés via une modélisation dans le quotidien concret des habitant.es ? Grâce à différents ateliers basés sur les modes de vie et leur diversité, le but était de déterminer les conditions de mise en œuvre des 4 scénarios : quelles conséquences concrètes dans l’organisation du quotidien, la vie professionnelle et personnelle ? A quelles conditions ces scénarios sont-ils acceptables et désirables ? De quoi auront besoin les habitants pour atteindre les objectifs ? Quelles solutions pour leur mise en œuvre ?
Emilien, habitant d’Amiens nous en dit plus sur sa participation
Emilien, 28 ans, membre de ce panel, a accepté de nous livrer son témoignage à la suite de cette expérience.
Auxilia : Quel a été ton ressenti lorsque tu as été appelé pour participer à ces ateliers en tant que citoyen ? Comment a-t-il évolué au cours de la journée ?
Emilien : Quand on m’a appelé, j’ai d’abord pensé à une arnaque, je n’y croyais pas au début. Puis, on m’a expliqué la démarche du panel citoyen. On m’a dit que ce serait sous forme d’ateliers, cela m’a fait penser au théâtre, ce format m’intéressait plus que le contenu auquel je n’avais jamais vraiment réfléchi. Je me suis dit qu’ils avaient vraiment besoin de nous, qu’il y avait un vrai besoin de réflexion citoyenne, que ce n’était pas un sondage marketing. J’ai même proposé à un ami de rejoindre le groupe.
En arrivant sur place, on a tout de suite été mis à l’aise, j’ai su que ça allait être bien. Plus la journée avançait, plus on aimait réfléchir sur les thèmes de mobilité, plus le fond me semblait intéressant. Quand on est ressorti des ateliers, on s’est dit que si on nous reproposait, on irait sans hésiter ! J’étais super enthousiaste, c’était mieux que ce à quoi je m’attendais, et en plus, c’était ludique et intéressant.
Qu’as-tu appris au cours de cette démarche de participation citoyenne ?
Je me suis beaucoup remis en question. Ce qui m’a marqué, c’est le besoin de prendre en compte une globalité, d’être obligé de penser aux autres quand on doit penser à notre situation. Quel que soit le scénario, on ne pouvait pas être individualiste. Qu’on soit en ville ou en campagne, on n’a pas du tout la même vie, donc il faut le prendre en compte. Grâce aux supports et outils disponibles, il était plus facile de se projeter dans chacun de ces scénarios et de poser des questions lorsque nous avions des hésitations.
Qu’est-ce qui t’a manqué ou frustré dans les scénarios et échanges ?
Avec mon groupe, on s’est dit que la question des personnes handicapées n’était pas assez évoquée alors que c’est un enjeu crucial dans les thématiques de mobilité.
Que souhaites-tu dire aux lecteur.ice.s de cet article ?
Participez aux démarches d’implication citoyenne ! Il ne faut pas se laisser impressionner par les thématiques du contenu, il faut juste se laisser guider. On en ressort plus motivé encore avec l’envie de partager ce que l’on a vécu à notre entourage, et de continuer les débats !
La transition écologique ne peut se faire sans la participation des habitant.es. C’est rare de voir une telle variété de profils discuter ensemble.
Mathieu Chassignet, ingénieur en mobilités durables à l’ADEME Hauts-de-France
Merci à Emilien pour son précieux témoignage.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’infographie proposée par l’ADEME en cliquant sur ce lien.
Pour faire la connaissance d’Anaëlle de Veyrac, cliquez ici.
