Investiguer la relation territoire-énergie, c’est d’abord s’intéresser au passé, et revenir aux mutations paysagères liées à l’énergie datant d’avant même l’Ancien Régime (l’apparition des moulins, par exemple) puis les débuts de l’industrialisation et la révolution industrielle (et l’implantation des premières industries) jusqu’aux Trente Glorieuses et ses nouvelles infrastructures de transports, son impact sur la taille des parcelles agricoles et le bocage ou sur l’étalement urbain.
Nous poursuivons alors ce récit en tentant de définir les éléments qui marquent le présent et qui fondent la nécessité absolue d’agir. Précarité énergétique, dépendance à la voiture individuelle, performance énergétique de l’habitat, volonté d’indépendance, envie de construire et d’agir en commun, d’assurer une renouveau économique local : chaque territoire a ses raisons. Il s’agit alors de comprendre ce que les élus locaux et les habitants entendent par « sobriété énergétique » ; par exemple, appréhender leur vision du déploiement des énergies renouvelables locales et leurs représentations de leurs impacts positifs et négatifs, connaître les dynamiques des porteurs de projets citoyens ou privés, les capacités d’action de chacun, les freins rencontrés, les leviers à mobiliser, etc.
Construire ce récit mobilisateur, c’est enfin s’intéresser à la vision qu’ont les habitants d’un futur compatible avec un monde sous les 2°C de réchauffement climatique qui soit souhaitable, territoire par territoire, sur la base d’une enquête (ayant recueilli 1 042 réponses) auprès des habitants . L’équipe s’est aussi intéressée aux conditions d’acceptabilité du déploiement des énergies renouvelables sur chaque territoire : préservation de la biodiversité, des paysages, retombées économiques locales, partage des bénéfices, etc. Enfin, dans la lignée des travaux de prospective “Transition(s) 2050” menés par l’ADEME (avec le concours d’Auxilia), l’équipe a étudié le niveau d’acceptabilité d’une douzaine de changement de comportements et routines du quotidien afin de dessiner une fresque d’un futur sobre désirable à court terme et à long terme pour chaque territoire.
Ce sont au final six diagnostics territoriaux qui ont été produits, servant à la fois de boîte à outils pour les collectivités pour mobiliser largement, mais aussi de ressources pour les porteurs de projets et les citoyens souhaitant franchir le pas et s’engager collectivement dans la transition énergétique locale. Ces travaux sont à présent en cours de finalisation et d’appropriation par les collectivités.
Chez Auxilia, c’est le temps de la capitalisation : dans le cadre de notre Laboratoire du Changement, associant les compétences de recherche et de conseil, nous procédons à l’analyse approfondie de la relation entre les territoires et l’énergie afin de contribuer à une transition socio-écologique juste, locale et impactante.
Dans le 1er « Grand Format » (1/4) intitulé « Un territoire sobre pour contrer l’ébriété énergétique… », Auxilia pose la nécessaire articulation entre sobriété individuelle et sobriété collective pour contrer les mouvements d’ébriété énergétique. Mais cela doit être soutenu par des politiques publiques plus ambitieuses, planifiées et intégrant les enjeux de justice sociale. Lecture disponible ici.
Le second « Grand Format » (2/4) intitulé « Construire des récits mobilisateurs dans les territoires », Auxilia pose la nécessaire articulation entre sobriété individuelle et sobriété collective pour contrer les mouvements d’ébriété énergétique. Mais cela doit être soutenu par des politiques publiques plus ambitieuses, planifiées et intégrant les enjeux de justice sociale.
Auxilia revient dans ce « Grand Format » (3/4) sur l’idée même de redirection sur la sobriété comme une alternative aux stratégies de RSE et de développement durable insuffisantes et souvent globales. Lecture disponible ici.
Dans le dernier « Grand Format » de notre série de 4, Quentin Herbet, chef de projets Énergie & climat chez Auxilia revient sur le concept même de rationnement, de son histoire à ses formes plus actuelles, et sa contribution dans les stratégies écologiques au sens large. Lecture disponible ici.
